vendredi 23 février 2007

C de la télé

Il est 17h30 ce mercredi 6 décembre. Devant les locaux de la station de radio Europe 1, avenue Montaigne à Paris, une vingtaine de personnes attendent. Le froid s’immisce peu à peu alors que le ciel s’obscurcit. Les lampadaires s’allument. Jérôme sort de l’immeuble et vient prendre les noms des personnes présentes, puis les fait entrer. Chacun laisse sa carte d’identité à l’accueil, se défait de son sac et de son manteau, puis entre dans le studio. Jérôme les place sur deux rangées en cercle, sur deux étages. L’émission commence dans dix minutes. Parmi le public, une grande majorité de cheveux blancs. Michel est un habitué, il assiste à l’émission une fois par semaine. Il explique comment l’émission va se dérouler, où sont les caméras, où il faut regarder. Il connaît tous les cadreurs, les a salué en entrant.

Le thème de l’émission du jour, C dans l’air, est : « Impôts locaux, l’explosion ». Elle est présentée par Yves Calvi, et diffusée en direct sur France 5. Les cameramen se mettent en place. Ils sont six : trois à une caméra fixe, disposés en triangle, et trois caméras à l’épaule. Ils se déplacent pendant toute l’émission pour mieux filmer les intervenants.

Le plateau s’éclaire d’une lumière presque aveuglante. Au centre, une table ovale en verre, de la forme d’un fer à cheval. Quatre sièges autour sur lesquels viennent prendre place les invités. La décoration représente des gratte-ciels sur un fond orange ou bleu. Au fond du plateau, quatre tours en verre, derrière lesquelles se tient l’un des caméramans.

« Vous voyez là, à droite, c’est Jacques Marseille, un professeur d’économie sociale à la Sorbonne » commente Michel. « J’ai deux de ces livres à la maison, il m’en a dédicacé un. Il est saignant, vous allez voir ».

« Attention, émission dans deux minutes ». Yves Calvi arrive sur le plateau. Il porte une chemise violette et un pull gris foncé sur les épaules. Il s’installe, dispose ses papiers, enlève son pull tandis que la maquilleuse lui farde le visage. « Trente secondes. Dix, neuf, huit… » Le générique est lancé, Yves Calvi annonce le sujet, lance son introduction et présente ses invités. Tour à tour, il donne la parole à l’un ou à l’autre, pose des questions, lance un reportage, reprend la parole, écrit quelques notes, se gratte la jambe. Il se soucie peu de la caméra et de son image. Il n’a pas de prompteur, lit ses notes ou improvise, regardant tout à tour la caméra en face de lui ou l’un des invités. Calme, il modère les intervenants, car le débat s’enflamme. Les spectateurs sont immobiles, n’osant pas faire un geste.

C’est le dernier quart d’heure, le moment des questions des téléspectateurs. Le générique est lancé. Yves Calvi conclut, annonce « au revoir et à demain pour un nouveau sujet ». « Alors, vous l’avez trouvé comment Jacques Marseille ? » demande Michel. Et en partant lance « A la semaine prochaine » à Jérôme.

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