vendredi 23 février 2007

Des élections déterminantes pour l’avenir des Balkans

Les journaux et hebdomadaires nationaux ont rendu compte lundi 22 janvier des résultats des élections législatives en Serbie, qui ont été remportées par le parti national serbe (SRS) dont le dirigeant est actuellement détenu au Tribunal pénal international de La Haye.

Le Nouvel Observateur, l’Express et Le Monde relatent la victoire des « ultranationalistes » en qualifiant ces résultats de « revers pour les Occidentaux qui espéraient que le scrutin permettrait à la Serbie d’opter pour un ancrage européen ». La Croix se demande d’ailleurs si ces élections ne sont pas « une élection pour rien » au lendemain de l’annonce des résultats. Mais le journal se veut optimiste, en soulignant, comme Libération, que « les deux principaux partis prodémocratiques ont néanmoins obtenu suffisamment de sièges pour pouvoir former un gouvernement de coalition s’ils parviennent à s’entendre ». Une majorité proeuropéenne que Le Monde juge « virtuelle », au regard des nombreux sujets de divergence entre ces partis : « l’intégration européenne, l’avenir du Kosovo et le rythme des réformes économiques ».

Ce sont justement sur ces enjeux que reviennent Libération et Le Figaro. Libération parle en effet du « défi » qui attend désormais le SRS, dans un pays où « le taux de chômage approche 30 % et que le pays compte un retraité pour deux actifs ». Quant au Figaro, qui a qualifié ces élections de « cruciales pour l’avenir », il revient sur les deux dossiers sensibles de la Serbie, « un pays imprégné de nationalisme » : la livraison du général Ratko Mladic au Tribunal pénal international de La Haye, condition de la réouverture des négociations de la Serbie avec l’Union européenne, et le statut du Kosovo, cette province majoritairement et ethniquement albanaise considérée comme berceau historique de la civilisation serbe par les nationalistes serbes. Il rappelle que le représentant spécial de l’ONU dans la région, l’ancien président finlandais Martti Ahtisaari, doit remettre son rapport au Conseil de sécurité de l’ONU sur une résolution du statut final de la province le vendredi 26 janvier. Et conclut que, entre la remise de ce rapport et la constitution d’un nouveau gouvernement en Serbie, « le mois de février risque d’être diplomatiquement chaud dans les Balkans ».

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