L’annonce du plan de renforcement des troupes américaines en Irak occupe une partie de l’actualité internationale des quotidiens et hebdomadaires nationaux ce jeudi 11 janvier 2007. Tous rendent ainsi compte, plus ou moins dans le détail, des mesures annoncées par le président américain lors d’une allocution télévisée au peuple américain le mercredi 10 janvier au soir.
Déjà, la veille, la plupart des journaux en donnaient le contenu attendu, dont de larges extraits avaient été diffusés par la présidence elle-même. Le Monde relate même qu’un compte à rebours avait été mis en place par les chaînes de télévision américaines avant le discours de George W. Bush, « comme pour mieux souligner la solennité de la décision du président américain ».
Tous les journaux soulignent que le président américain, « habituellement peu enclin à reconnaître ses erreurs » selon Libération, reconnaît la responsabilité de celles-ci, avant de détailler « la nouvelle voie en avant » (Libération) de ce huitième plan depuis le début de la guerre en Irak.
Le quotidien du soir développe longuement le sujet en relatant le cadre de la mise en scène de George Bush, qui était « debout, costume sombre, dans la bibliothèque de la Maison Blanche » et non dans le bureau ovale comme lors de ses précédents discours. « Il semblait moins assuré que d’habitude » ajoute le quotidien, « a buté plusieurs fois sur les mots et n’a pas terminé son discours par le rituel ‘‘Dieu vous bénisse’’, mais par un simple ‘‘merci et bonne nuit’’ ». Le même quotidien rappele la composition de la coalition militaire déployée en Irak, et consacre un article entier à l’opposition des démocrates à la nouvelle stratégie du président pour tenter de sortir du bourbier irakien. Il évoque ainsi l’hostilité des démocrates à « l’escalade », terme également employé par le Figaro et l’Express.
Le quotidien de droite insiste pour sa part beaucoup sur l’opposition suscitée par ces mesures. Se voulant plus critique et proposant plus une analyse qu’un simple compte-rendu de ces nouvelles décisions, il donne ainsi la parole au conseiller du premier ministre irakien, Sami al-Askari, pour qui renforcer le nombre de troupes américaines dans son pays « n’est pas la solution ». Le Figaro indique que ce plan irakien avait été accueilli « sous le feu des critiques » par les démocrates, dont l’un des sénateurs « a pris la tête de la révolte », considérant que leur victoire aux élections législatives de novembre valait « répudiation de la guerre en Irak ». Mais le Monde rappelle que « constitutionnellement, le Congrès ne peut pas s’opposer aux décisions du président » ; celui-ci « commandant en chef des armées, a le dernier mot en matière militaire » (l’Express).
Le Figaro rend aussi compte des réactions internationales que cette nouvelle stratégie a suscité. Il donne ainsi les points de vue des alliés américains, notamment ceux de la Grande-Bretagne, de l’Australie, de la France et de l’Allemagne, qui ont accueilli ces mesures « avec prudence ». L’Express évoque quant à lui les réactions inattendues de républicains hostiles aux mesures du président, dont « une dizaine de sénateurs pourraient rompre avec la politique irakienne du président ».
Enfin, Libération met en avant l’opposition des militaires américains à ce projet. Il souligne que « l’état-major américain n’a donné son assentiment [à ce nouveau plan] qu’en traînant des pieds » et rappelle que le général John Abizaid, ancien chef d’état-major, tout juste remplacé, « vient sans doute, pour cette raison, d’être limogé de son poste de commandant des opérations ».
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