« Dossier suivant, monsieur David H. » De carrure imposante, un homme en costume gris, à la démarche volontaire, s’avance à la barre. Ce mardi 28 novembre 2006, David H. comparaît devant la 23e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris pour violences conjugales. Le 2 octobre, il a giflé sa femme, Véronique, alors qu’elle s’apprêtait à se rendre dans son salon de coiffure. Elle a déposé plainte au commissariat de police et a eu une interruption de travail de deux jours. David H. s’est vu l’interdiction de se rendre au domicile conjugal.
La présidente demande à David H. s’il reconnaît les faits. « Pas du tout », répond-il. La présidente insiste, lui présente le certificat médical de son épouse et évoque le climat de tension qui règne au sein du couple. « Madame, je fais 1,90 m, 137 kg. Si j’avais giflé ma femme, il lui aurait fallu plus de deux jours d’arrêt de travail. J’ai demandé le divorce il y a un an, alors je n’ai pas de raison d’être violent ». « Pourquoi avez-vous demandé le divorce ? » s’enquiert la présidente. « Parce que cette femme ne me convient pas, elle n’est pas celle que je croyais » lâche l’accusé.
La présidente lui rappelle qu’il a déjà été condamné en octobre 2005 à six mois de prison avec sursis et trois ans de mise à l’épreuve pour injures publiques. « Vous avez été placé en procédure de suivi judiciaire. Qu’en avez-vous retiré ? » « Que je n’aurais jamais dû prêter attention à cette femme. J’ai perdu mon temps avec elle ».
L’avocate de la partie civile se lève et tend une lettre manuscrite, écrite par David H. Elle la remet à la présidente, qui lit tout haut : « Je n’aime que toi ». « Vous avez une interdiction formelle de prendre contact avec elle et vous lui écrivez une lettre », s’étonne-t-elle. L’accusé se tait.
L’avocate de l’épouse, absente, prend la parole. Elle explique qu’il régnait un climat de tension psychologique au domicile du couple. Que si David H. a l’interdiction de se rendre au domicile de son épouse, il ne lui est pas interdit d’aller au salon de coiffure de celle-ci. Or David H. passe ses journées dans le bar en face du salon de coiffure. Sa cliente ne veut plus le voir.
C’est au tour du procureur. Il souligne le déni total de David H. devant les faits qui lui sont reprochés. « Vous avez eu un certain nombre de rapports d’incidents durant votre contrôle judiciaire. Jusqu’où cela peut-il aller ? » tonne-t-il.
Dans son verdict, le tribunal suit la peine requise par le procureur, et condamne David H. à quatre mois d’emprisonnement dont trois mois avec sursis, une mise à l’épreuve de dix-huit mois et une obligation de suivi social et psychologique. Et l’interdiction de fréquenter le domicile et le salon de coiffure de son épouse. David H. a fait appel.
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